C’est un problème digestif fréquent qui touche plus de 4 millions de Français : les reflux gastriques ou remontées acides.
Et si pour certains ils ne durent que quelques heures, pour d’autres ces douleurs dans l’estomac, dans la poitrine ou encore au niveau du sternum sont une souffrance quotidienne.
Et quoi de mieux pour les soulager qu’un médicament qui va endormir les symptômes sans traiter la cause ? Pire encore, qui va induire des effets secondaires silencieux au point de détruire votre capital santé ….
C’est un cas classique de la médecine moderne ! Et sans le savoir, vous avez probablement déjà pris ces « solutions rapides » qui sont devenues votre “réflexe santé”.
Or, d’après plusieurs études ils seraient à l’origine de crises cardiaques, d’insuffisances rénales ou encore d’Alzheimer…[1]
Rien que ça….
Alors comment faire pour les éviter ?
+ 44% de risque de développer une démence
Cela paraît fou, et c’est pourtant un traitement que votre médecin ou votre pharmacien vous recommandera naturellement pour soigner vos reflux gastriques. Car oui, en cas de remontées acides, il est d’usage d’avoir recours à des médicaments inhibiteurs de la pompe à protons (IPP).
Leur appellation médicale est un peu barbare, mais leur fonctionnement est très simple : ces médicaments réduisent drastiquement l’acidité de l’estomac en interférant avec la protéine responsable de cette acidité (la pompe à proton).
En vente libre, ils sont commercialisés par de nombreux laboratoires. D’ailleurs environ 60 millions de boîtes sont vendues chaque année.
Une précision tout de même : comme beaucoup de médicaments, ils peuvent être utiles dans des cas précis et sur une courte période. J’entends : sur quelques semaines MAXIMUM ! Mais lorsqu’ils sont pris sur plusieurs mois, voire des années, les répercussions sur votre santé sont catastrophiques.
En effet, plusieurs études ont mis en lumière leurs effets nocifs. L’une d’elles réalisée par des chercheurs allemands a démontré que les IPP augmentent d’au moins 44 % le risque d’Alzheimer et de démence [2]. Pour arriver à un tel constat, l’équipe de scientifiques a suivi 73 000 personnes de plus de 75 ans sur 7 ans. Ils ont ainsi constaté que ceux qui avaient pris des IPP pendant plus de 4 mois avaient un risque de développer une maladie neurodégénérative augmenté de 44 à 66 % .
Autres effets inquiétants découverts par des chercheurs de l’Université de Stanford d’après les dossiers cliniques de 2,9 millions de patients : les IPP augmentent le risque d’infarctus de 20% . [3]
Et ce n’est pas tout !
Cette fois, ce sont plus de 24 000 personnes qui ont été suivies pendant 17 ans. Parmi cet échantillonnage, toutes celles qui prenaient des IPP augmentaient leurs risques de mourir prématurément de 76% [4] [5]!
Pourquoi réduire l’acidité de votre estomac ne sert à rien ?
D’un point de vue « mécanique », le raisonnement des laboratoires se tient : l’acidité cause les brûlures, donc il suffit de supprimer cette acidité pour résoudre le problème.
Sauf qu’en réalité : les brûlures d’estomac ne sont presque jamais induites par un excès d’acidité de l’estomac [6]!
En effet, votre estomac est naturellement très acide afin de pouvoir, entre autres, digérer les aliments. Les reflux gastriques se produisent ainsi dans des situations particulières :
- Lorsque la muqueuse protectrice de votre estomac est endommagée. Il est question alors de gastrite si elle est irritée ou d’ulcère si les lésions sont plus sérieuses.
- Lorsque le liquide acide de l’estomac remonte et brûle les tissus de l’œsophage : c’est le reflux gastro-oesophagien qui touche près de 5 millions de Français.
Dans les deux cas, il faut bien comprendre que si la paroi de votre estomac est intacte, vous n’aurez jamais de gastrite, même si vous mangez des aliments très acides.
D’où viennent vraiment vos remontées acides ?
Plusieurs pistes sont à envisager. En cas de gastrite, l’usage des médicaments anti-inflammatoires non stéroïdiens (aspirine, ibuprofène), la consommation excessive d’alcool ainsi qu’une bactérie spécifique (l’Helicobacter Pylori dont la contamination se fait dans l’enfance, essentiellement dans les cinq premières années de vie), en est souvent la cause.
Si vous souffrez plutôt d’un reflux gastro-œsophagien, c’est justement l’acidité naturelle de votre estomac qui vous fait souffrir car elle remonte dans l’œsophage.
C’est pour cela que vous avez une impression de brûlure.
La question n’est donc pas de réduire l’acidité de votre estomac, mais bien de soigner l’inflammation de votre muqueuse.
3 réflexes à adopter pour vous soulager
J’ai bien conscience que souffrir de ce trouble gastrique peut être très douloureux au quotidien. Voici donc 3 habitudes à prendre pour vous aider à l’apaiser, voire l’éviter.
1 Tournez-vous vers les plantes
Il existe de nombreuses substances naturelles intéressantes pour soulager les œsophages irrités. Je pense notamment à :
- la réglisse à consommer sous forme de tisane.
- la mélisse à prendre sous forme de goutte, de gélule ou d’infusion.
- ou encore le jus de chou.
Ayant chacune des utilisations différentes, n’hésitez pas à demander conseil à votre médecin ou à votre phytothérapeute. Néanmoins, gardez quand même en tête qu’elles restent des solutions provisoires.
2 Améliorez votre digestion
Bien souvent les brûlures d’estomac peuvent être évitées en modifiant certaines de vos habitudes :
- Ne vous allongez pas juste après avoir mangé. Vous permettrez ainsi à votre estomac de profiter de la loi de la gravité : plus la pente est raide, moins le liquide gastrique pourra remonter.
- Pensez aussi à surélever le haut de votre lit de 10 à 20 centimètres.
- Évitez de porter des vêtements trop serrés.
- Limitez autant que possible les repas trop gras ou trop copieux.
- Surveillez votre ligne : le surpoids peut être un vecteur de maladies sérieuses et favorise le reflux gastrique.
- Relâchez la pression. Le stress aggrave considérablement le reflux.
3 Prenez soin de vos intestins
Les gaz et ballonnements vont eux aussi comprimer votre ventre et favoriser le reflux. Pour les éviter, je vous conseille de limiter voire de ne plus consommer du tout de produits laitiers. Méfiez-vous également des aliments riches en gluten. L’idéal serait de les éliminer petit à petit et d’observer comment votre corps réagit.
Attention, si vous ne constatez aucune amélioration, il se peut que vous souffriez d’un déséquilibre général de la flore intestinal.
Dans ce cas, mieux vaut consulter un spécialiste qui vous fera un programme alimentaire sur mesure qui ne se contentera pas d’éviter les symptômes, mais bien de chercher la cause et de la traiter.
Bien à vous,
Eric Müller
Sources:
Sources : [1] Proton Pump Inhibitor Usage and the Risk of Myocardial Infarction in the General Population, Shah NH, LePendu P, Bauer-Mehren A, Ghebremariam YT et al. PLoS ONE, 2015, 10(6): e0124653. DOI:10.1371/journal pone.0124653 June 10, 2015 [2] Association of Proton Pump Inhibitors With Risk of Dementia – A Pharmacoepidemiological Claims Data Analysis JAMA Neurology February 15 2016 doi:10.1001/jamaneurol.2015.4791 [3] Proton Pump Inhibitor Usage and the Risk of Myocardial Infarction in the General Population, Shah NH, LePendu P, Bauer-Mehren A, Ghebremariam YT et al. PLoS ONE, 2015, 10(6): e0124653. DOI:10.1371/journal. pone.0124653 June 10, 2015 [4] Proton Pump Inhibitor Use and the Risk of Chronic Kidney Disease. JAMA Intern Med. 2016 Feb 1;176(2):238-46. doi: 10.1001/jamainternmed.2015.7193. [5] Proton Pump Inhibitors Are Associated with Increased Risk of Development of Chronic Kidney Disease, Pradeep Arora, Mojgan Golzy, Anu Gupta, Rajiv Ranjan, Randy L. Carter, James W. Lohr. Nephrology, VA Medical Center, Buffalo, NY; Medicine, SUNY, Buffalo, NY; Dept of Biostatistics, UB, Buffalo, NY. – See more at: http://karenlangston.com/2015/11/ what-are-proton-pump-inhibitors-ppis/#sthash.afeFmhBS.dpuf [6] Douleurs d’estomac chez l’adulte : Comment se déclenchent-elles ? Crédits : © Suttipun-Shutterstock.com
… mais une fois installée, ‘couper le feu’ par une semaine d’anti-inflammatoires ne peut probablement pas faire trop de mal ? Bien sûr, à condition que l’on élimine toute cause probable et que l’on respecte vos conseils précieux.
Question : l’âge avançant, on m’a également donné d’autres causes pour le reflux gastro-oesophagien, notamment les déficiences ‘techniques’ comme la hernie hiatale ou les barrières physiques naturelles (sphincters et valves), qui se relâchent au fil des années : existe-t-ils des moyens ou exercices pour prévenir ou éviter ce relâchement ?
Merci pour votre article bien documenté. Je voulais simplement vous signaler l’efficacité du bourgeon de figuier ( ficus carica) pour atténuer les effets d’une gastrite.
Michel Cohen naturopathe
Bonjour, Vous conseillez de voir un spécialiste pour mes ballonnement mes constipations mon RGO .Mon docteur a 12 minutes pour m’ausculté et m’envoi chez le gastro , qui pour lui tout va bien !.. Je reste donc avec mes problèmes . Pas de recherche approfondie . Les naturopathes non pas fait un doctorat ?!.. et ne vois pas toujours les interactions avec certains traitement . Je reste avec mes soucis , vivant a 45 km d’une grande ville et la désertification des docteur dans les campagnes et une retraite restreinte les choix sont vite fait . Maintenant si vous connaissez quelqu’un qui maitrise bien ces problèmes d’intestins , j’essayerai de faire un détour et économiserai le nécessaire pour faire face a cette dépense salutaire . Très cordialement . PS : j’espère une réponse .
Bonsoir, je n’avais jamais eu de problèmes de remontées acides, jusqu’à ce qu’on découvre un problème thyroïdien (basedow). J’ai de longues périodes où tout va bien et il m’arrive vers oct/nov des crises de remontées acides.
Je ne sais pas d’où cela provient, j’ai essayé pas mal de trucs qui soulagent un temps. Mais je suis quand même obligée de prendre des IPP sinon ça ne passe pas et mon état empire.
Il y a bien une astuce qui fonctionne, c’est boire du StYorre mais je ne sais pas si c’est bon à long terme.
Si quelqu’un a une autre astuce naturelle, je suis preneuse. Merci
Important de manger à des heures régulières, de se donner quelques moments de détente et manger assis.
Bonjour Monsieur Müller,
Merci pour votre dévouement à transmettre plein de fondamentaux vitaux.
Je me permets, sur le présent sujet, de penser que je puis contribuer à étoffer un peu l’inventaire pertinent de suppositions de causes proposées (à vérifier individuellement).
Personnellement, J’ai souffert de reflux gastriques épisodiques pendant plus de 20 ans… au point de faire des dépistages de nuit de problèmes cardiaques au vu des douleurs « thoraciques »… jusqu’au jour où, en revenant de visite chez ma belle-mère qui m’avait accueilli chaleureusement avec une tarte au sucre dont les 3/4 de la surface était un coulis fondant de sucre de canne… et à laquelle je n’ai pu résisté qu’en finale… calé par la dégustation de six parts sur huit !!! Le soir crise de reflux paroxystique. J’ai eu l’impression, pour ne pas dire la révélation que j’étais devenu l’équivalant d’une Dame-Jeanne munie d’un « bulleur » pour laisser sortir les gaz carboniques produits par la fermentation des sucres pour fabriquer de l’alcool en évitant ainsi l’explosion du récipient… ou encore l’ajout de sucre (super précisément dosé) pour lancer la seconde fermentation en bouteille pour les vins mousseux sans que la bouteille pourtant renforcée n’explose… N’ayant pas de bouchon de lIège ni de cerclage métallique pour contenir la pression, il me faut compter sur le sphincter de l’oesophage, les piliers du diaphragme et l’angle de His mais qui si sont parfois moins étanches que le pylore qui se doit d’empêcher le bol alimentaire de poursuivre son chemin vers le duodénum lorsqu’il (ou plutôt le cerveau) considère que la digestion des graisses de la pâte n’est pas terminée. J’avais subi la même punition antérieurement après un paquet de spéculos.
Depuis que j’ai limité tout apport de sucre ou autre glucide déraisonnable, (depuis + de 20 ans) je n’ai plus jamais eu de retour d’acidité dans l’oesophage. :-))))) et j’ai perdu 20 kg en mangeant plus qu’avant… des bonnes graisses, des légumes, du pain complets pré-digérés par compostage grâce au levain,..
Il semble aussi que de prendre cette overdose de glucide en après-midi se doit d’être conjugué avec un repas complet (avec lipides) en soirée qui amenait les retours gastriques entre 21h et 1 h du matin. Mais ayant trouvé une solution définitive, je n’ai pas eu le courage de reproduire les conditions d’expérimentation pour affiner cette dernière hypothèse.
Si cela peut éviter à une seule personne 20 ans de galère ou même un an, j’en serais très heureux.
Sachez que par vos informations semées généreusement et régulièrement, vous avez avec « l’équipe » sans doute déjà offert des centaines d’années de vie sans (ou moins de) souffrance à des milliers de personnes.
Merci
Bonjour,
Si dans l’ensemble votre article est exact, il manque pourtant une raison technique qui explique bien souvent les remontées acides: une hernie hiatale.
Et là on touche un problème très important de santé.
D’ailleurs les médecins ont longtemps ignoré cette cause de reflux.
J’ai une hernie de 10 centimètres qui m’a empoisonné ma jeunesse.
Pendant plus de 20 ans, pas de confiture, de chocolat, ni d’agrumes et chaque nuit boire un demi-litre de lait pour calmer les brûlures d’estomac.
Alors aujourd’hui, un traitement avec des IPP me permet de vivre normalement sans restrictions alimentaires.
Bien sûr, je sais qu’il y a des risques, mais je n’ai malheureusement pas encore trouvé mieux.
Bonjour
Il serait très utile de préciser que la réglisse est contre-indiqué pour tous ceux qui souffrent d’hypertension
Bien à vous
Merci pour ces conseils
pourquoi ne parlent t on jamais d un produit naturel et efficace le Bianacid…
Les ingrédients sont un complexe moléculaire de polysaccharides (40 mg) (obtenus à partir d’Aloe vera, de Malva sylvestris et d’Althaea officinalis) et des minéraux Limestone Nahcolite, plus une fraction flavonoïque obtenue à partir de Matricaria recutita et de Glycyrrhiza glabra.
Le Nahcolite est tout simplement un antiacide, mais d’origine minérale naturelle (c’est une forme de carbonate de sodium et de bicarbonate de sodium). L’Aloe vera, la Malva sylvestris, l’Althaea officinalis, la Matricaria recutita et la Glycyrrhiza glabra sont considérées par l’Agence européenne du médicament (EMA) comme des remèdes traditionnels à base de plantes.
Moins dangereux que les anti-acides plus synthétiques, mais il ne soigne pas le problème et reste dans la logique d’une médecine qui éteint les signaux d’alerte mais sans rechercher et solutionner la cause du problème.Comme si votre garagiste coupait les fils des lampes témoins du tableau de bord au lieu de remonter à la cause. Ces alertes gênantes ne doivent pas non-plus être masquées par un morceau de papier collant car elles veulent nous éviter un gros problème mécanique futur…
Je signale aussi que naturel ne veut pas dire sans danger. En effet, selon la notice d’utilisation, ce produit peut être ingéré par les adultes et les enfants de plus de 6 ans. Mais la littérature européenne recommande de ne pas utiliser la Malva avant 12 ans, la Matricaria recutita avant 6 ou 12 ans et la Glycyrrhiza avant 18 ans. Au vu, surtout, de la formule complexe de combinaison, et sans aucune preuve de l’efficacité et de la sécurité de la combinaison, nous déconseillons totalement l’utilisation avant 18 ans.
La firme recommande, en cas de prise de médicaments (surtout des tétracyclines), d’attendre au moins deux heures avant d’ingérer du NeoBianacid.
Bonne recherche et découverte de la cause…