Comment réactiver votre enzyme de satiété ?

Comment réactiver votre enzyme de satiété ?

Des chercheurs scientifiques ont mené leur enquête et ont découvert d’où vient votre envie de manger en permanence. Et d’après leurs recherches, ça serait la conséquence d’une mauvaise habitude alimentaire [1]. En effet, cela perturberait une de vos enzymes qui n’arrive plus à faire son travail correctement : celui de vous rassasier !

Cette enzyme c’est la NAPE-PLD (N-acyl phosphatidylethanolamine phospholipase D). Elle a une mission capitale : indiquer à votre cerveau que vous n’avez plus faim.

Or, lorsqu’elle est altérée, elle se met en mode « vacances », et peut provoquer des fringales ou vous faire manger de plus grosses quantités de nourriture au cours des repas.

C’est là que le surpoids survient et que l’obésité peut s’installer. Alors comment faire pour la réactiver ?

Plus vous mangez gras, plus vous aurez faim !

L’équipe de recherche de Patrice Cani de l’Université catholique de Louvain a trouvé la cause principale au dysfonctionnement de votre enzyme de satiété. Présente dans vos intestins, la NAPE-PLD est celle qui vous garantit un bon équilibre alimentaire en indiquant à votre cerveau que vous avez bien mangé.

Et en menant des expériences sur des souris, les chercheurs se sont aperçus qu’un régime riche en graisses entraîne la baisse de son activité. Elle n’arrive plus à communiquer son message “coupe-faim”.

Pour parvenir à de telles conclusions, ils ont observé le comportement de rongeurs n’ayant plus l’enzyme NAPE-PLD dans leur intestin. Résultat : non seulement, ils ont tous développé un foie gras, sont devenus obèses et leur métabolisme de base a diminué, mais en plus ils ne pouvaient plus s’arrêter de manger. Et plus les souris mangeaient des aliments gras, plus elles augmentaient leur portion de nourriture.

Comment s’active votre coupe-faim naturel ?

Concrètement, lorsque vous mangez gras, l’enzyme va détecter les graisses dans votre estomac et va se retrouver comme ralentie. Elle va travailler de moins en moins jusqu’à se désactiver. Un peu comme lorsqu’après un bon repas, vous ressentez une légère fatigue et vous vous sentez moins productif. 

Ainsi, votre enzyme de satiété n’est plus capable de produire la N-acyléthanolamine (NAE), un acide gras spécifique qui régule le métabolisme du glucose et des lipides, la prise de nourriture et l’inflammation. Ces deux actifs sont importants car ensemble ils activent les neurones anorexigènes (qui stoppent l’envie de manger) dans l’hypothalamus. Voilà pourquoi vous continuez à manger alors qu’en réalité vous êtes rassasié. La régulation de votre appétit ne se fait tout simplement plus et vous commencez naturellement à grossir.

De plus, un cercle vicieux s’installe, puisque ces neurones permettent aussi de dépenser plus d’énergie au repos.

Comment réveiller votre enzyme de satiété ?

Cette découverte est importante car elle permet de mieux comprendre certains comportements alimentaires. De nombreuses personnes expliquent très bien qu’elles ont « des pulsions » de nourriture qu’elles ne peuvent pas contrôler. Le dérèglement de cette enzyme est donc une nouvelle piste à explorer. Il se peut que ces besoins soudains de manger viennent d’un dysfonctionnement de ce mécanisme clé dans la régulation du métabolisme.

Plusieurs pistes de traitements sont alors en cours d’études comme :

  • Administrer aux patients les molécules produites par cette enzyme pour réduire l’appétit.
  • Activer ou réactiver l’enzyme pour augmenter la production des molécules, et donc ses effets.
  • Ou encore empêcher la dégradation de ces molécules.

Au cours de leur étude, les scientifiques ont d’ailleurs commencé à explorer des solutions envisageables telles que l’administration de la bactérie Akkermansia dans le microbiote. Cette dernière, pourrait permettre de restaurer le dialogue entre l’intestin et le cerveau. Si les résultats sont concluants, il est fort probable qu’un complément alimentaire soit commercialisé d’ici quelques années [2].

Je ne manquerais pas de vous tenir informé.

Eric Müller

Sources:

Sources : [1] Adipose tissue NAPE-PLD controls fat mass development by altering the browning process and gut microbiota [2] Pourquoi j’ai toujours faim ? Découvrez comment (ré)activer l’enzyme de la satiété, Le quotidien du patient. Crédits : © T. L. Furrer-Shutterstock.com

3.2 10 votes
Évaluation de l'article

6 Commentaires
le plus récent
le plus ancien
Inline Feedbacks
View all comments
AGOSTO NATHALIE
1 année il y a

Est ce qu à terme, le régime cétogène riche en lipides risque de nous faire grossir parce qu on ne se sentira plus rassasié ? Donc lorsqu on nous dit qu il ne faut pas faire l impasse sur la vinaigrette dans la salade car c est elle qui provoque la sensation de satiété… c est faux ?

maurice MELINE
1 année il y a

Merci pour cette information, dont j’attendrai plus de développement ..
Cette question des addictions envers certains aliments, des gâteaux ou sucres divers que certaines personnes picorent à tout bout de champ dans la journée, je l’approche sur le fond, par la psychée / psychiatrie homéopathique avec plus ou moins de réussite, suivant l’individu qui est quasi féminin.

Verbeke Emmanuel
1 année il y a

Bonjour,

cette lettre va à l’encontre de tout ce qu’on nous a déjà dit sur la nutrition et la satiété.

J’ai toujours appris et expérimenté personnellement que le (bon) gras favorisait la satiété.

Notre cerveau, nos nerfs et la paroi de nos cellules sont composés de gras pour ne citer qu’eux.

Les régimes anti-gras n’ont jamais fonctionné. L’exemple américain en est la preuve.

Les médicaments anti cholesterol sont à éviter (sauf cas trés particuliers).

Quid du régime cétogène ?

Donc, je ne comprends pas votre discours.

Bonne journée, Cordialement,

Emmanuel VERBEKE

DidL
1 année il y a

Bonjour,
Je ne comprends pas les conclusions de votre article. Cela réhabilite t il les régimes riche en glucides ? Et bannit le cétogène, très riche en gras qui pourtant fait perdre du poids !

Alain Le Berre
1 année il y a

Bonjour,
Quelles différences à cet égard entre les « bonnes » et les « mauvaises » graisses ?
Aucunes ??
Ce serait surprenant ?

ROUDIES
1 année il y a

Bonjour merci pour votre article très intéressant. Je serais très attentive aux articles suivant concernant ce sujet