C’est un nouveau mal qui commence à se répandre. Il s’agit d’un « trouble » très récent, qui n’a d’ailleurs pas officiellement de nom. Certains l’appellent « la maladie du naturopathe ». Pour ma part, je le désigne sous l’appellation de « naturopathite ».
Elle concerne toutes les personnes qui prennent des compléments alimentaires… sans suivi médical. Ainsi en voulant prendre soin de votre santé, vous faites tout l’inverse.
Voilà pourquoi même en prenant du magnésium, des vitamines B et des oméga-3 vous pouvez vous sentir fatigué, irritable ou souffrir de crampes…
Je vous explique pourquoi.
Vos vitamines ne sont pas des bonbons
Même si elles ne sont pas reconnues par la médecine traditionnelle, vos vitamines provoquent autant de réactions dans votre corps que des médicaments. Mais au lieu d’être chimiques, elles vont déclencher des mécanismes naturels.
Or, en excès, elles peuvent tout simplement vous rendre malade. D’ailleurs, les exemples ne manquent pas :
- Une supplémentation à long terme avec du bêta-carotène, de la vitamine A et de la vitamine E pour prévenir des maladies chroniques pourrait avoir des effets nocifs [1].
- L’excès de sélénium peut entraîner des symptômes comme la perte de cheveux et d’ongles, des lésions cutanées, des troubles du système nerveux, même la paralysie et la mort [2].
- À des dosages excessifs sur de longues durées, la vitamine D peut provoquer un déséquilibre du taux de calcium dans l’organisme [3].
Et le cas le plus marquant est sans doute celui des vitamines B utilisées en compléments alimentaires par un grand nombre de Français, notamment les végétariens et végétaliens.
Quand la vitamine B vous rend obèse
et double vos risques de cancer du poumon
Des scientifiques ont découvert que les vitamines B absorbées en excès (provenant d’aliments et de boissons enrichis de vitamines) génèrent de l’oxydation cellulaire (destruction des cellules) ainsi qu’une résistance à l’insuline. Pour compenser cette résistance, l’organisme sécrète davantage d’insuline. Cela provoque une diminution rapide de la glycémie et déclenche alors l’envie de manger du sucre.
À long terme, cela peut entraîner une accumulation de graisse dans l’organisme et, par la suite, l’obésité [4].
Une autre étude a elle aussi analysé les conséquences d’un surdosage de vitamine B. Menée auprès de 77 000 hommes et femmes américains de 50 à 76 ans pendant plus de 15 ans, ce qui a été découvert est sidérant !
La prise pendant 10 ans de doses élevées de vitamines B6 et B12, hors complexes multivitaminés, double le risque de cancer du poumon pour les hommes [5].
La quantité n’est pas gage de santé ni de longévité
L’important ici est de comprendre que tout est une question de dosage. Car la toxicité d’un actif et les risques toxicologiques surviennent au moment où un composé dépasse sa limite.
Ainsi, se supplémenter et augmenter ses doses à l’aveugle provoquent autant de dégâts qu’un traitement chimique.
Il faut donc absolument tenir compte de vos besoins individuels.
Malgré tout, ne jetez pas vos compléments à la poubelle
Je suis le premier à me supplémenter et à croire aux bienfaits des compléments alimentaires. Néanmoins, je ne les considère ni comme des bonbons, ni comme des produits miracles. Je sais qu’ils contiennent des molécules aux actions physiologiques importantes. Et bien dosés, ils peuvent prévenir et soigner de manière efficace.
Il faut juste en avoir conscience et apprendre à maîtriser leur emploi pour éviter que leur efficacité ne se retourne contre vous.
Mon meilleur conseil est de vous faire suivre et de doser vos taux avant de commencer une supplémentation. Surtout si vous prenez :
- des vitamines B9 et B12 (végétariens, vegans),
- du fer (vegans et femmes avec règles abondantes),
- du zinc,
- du sélénium,
- des antioxydants,
- des acides gras (oméga-3-6-9).
Ne négligez pas non plus leur composition ainsi que la qualité des micronutriments. Préférez les formes les plus naturelles et assimilables.
Mes 4 recommandations pour
une supplémentation sans danger
1. À faire avant l’hiver
Dès les premiers froids, je vous conseille de faire une cure de vitamine C d’un ou deux mois au moins deux fois par an. Privilégiez la forme liposomale qui aura une biodisponibilité plus intéressante. Pour ma part, j’utilise tous les matins celle vendue chez Cell’innov.
2. L’indispensable vitamine D
En octobre, faites doser votre taux de vitamine D avant de commencer votre supplémentation. Ajustez vos dosages en fonction et n’oubliez pas de procéder à un suivi après trois mois de complémentation. Les organismes ne sont pas semblables et les absorptions dépendent de nombreux facteurs individuels comme l’âge, le poids, la santé intestinale, la fonction hépatique et rénale. Pour le maintien d’un taux optimum de vitamine D, il est préconisé une dose quotidienne comprise entre 1 500 UI et 2 000 UI par jour d’octobre à mars. Une personne substituée devrait recourir à un contrôle du taux sanguin une fois par an.
3. Contrôlez vos apports en vitamine B12
Si vous êtes végétariens, végans ou que vous consommez très peu de produits carnés, procédez à un suivi du fer, B12 tous les six mois avant une complémentation continue. Les acides gras devront être également vérifiés au cours d’un bilan annuel. Évitez la prise de capsules tous les jours sans suivi biologique. À la place, consommez quotidiennement de l’huile de colza, lin, noix ou cameline (à conserver au frais).
4. Méfiez-vous des cocktails Multivitaminés
Évitez à tout prix les complexes multivitamines dont vous ne comprenez pas la composition. Votre complément doit être le plus naturel possible.
Bien à vous,
Eric Müller
Sources:
Sources :
[1] Bjelakovic G., Nikolova D., Gluud C. Antioxidant supplements and mortality. Curr. Opin. Clin. Nutr. Metab. Care. 2014;17:40–44
[2] Zhou S-S, Zhou Y. Excess vitamin intake: An unrecognized risk factor for obesity. World Journal of Diabetes. 2014;5(1):1-13.
[3] Alshahrani F, Aljohani N. Vitamin D: Deficiency, Sufficiency and Toxicity. Nutrients. 2013;5(9):3605-3616.
[4] Henriksen EJ, Diamond-Stanic MK, Marchionne EM. Oxidative stress and the etiology of insulin resistance and type 2 diabetes. Free Radic Biol Med. 2011;51:993–999.
[5] Theodore M. Brasky, Emily White, and Chi-Ling Chen. Long-Term, Supplemental, One-Carbon Metabolism–Related Vitamin B Use in Relation to Lung Cancer Risk in the Vitamins and Lifestyle (VITAL) Cohort. Journal of Clinical Oncology 2017 35: 30, 3440-3448
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Bien, maintenant il va falloir raconter à Jean Paul Curtay, Rodolphe Bacquet et à toute l’équipe qu’il ne faut pas prendre trop de vitamine D3 et de B12, car ils prêchent exactement le contraire!
J’apprécie votre article, cependant je ne commanderai plus chez Cell’innov car pas sérieux, j’ai renvoyé un produit qui ne me convenait pas, je n’ai jamais eu le remboursement et pourtant j’ai suivi la procédure !!!
Bonjour Marylin,
Je suis très étonné, car je n’ai vraiment jamais eu de souci. Et je ne recommanderais pas ce laboratoire si je n’étais pas convaincu de son sérieux.
Les avez-vous relancé ?
Eric