Les chercheurs de l’Université d’Harvard ont découvert une nouvelle méthode qui pourrait aider à lutter contre l’obésité et la surcharge pondérale. Cette fois, il n’est pas question d’un nouvel actif chimique, mais bien d’un constituant naturel : la nanocellulose. Principal constituant des végétaux (la cellulose), c’est sa forme nanométrique qui serait capable de réduire considérablement l’absorption intestinale des graisses [1].
Les résultats obtenus sur des rongeurs sont tellement prometteurs qu’un brevet provisoire américain vient d’être accordé afin de poursuivre les tests.
À terme, les chercheurs espèrent pouvoir élaborer un additif alimentaire ou un complément afin de permettre aux personnes souffrant de surpoids de maigrir plus facilement.
36% de graisses en moins absorbées
L’urgence de trouver des solutions pour stabiliser le poids de la population mondiale ne fait qu’empirer. Les scientifiques estiment que si l’augmentation de l’obésité continue sa progression au taux actuel, 1 adulte sur 5 dans le monde sera obèse d’ici 2025 [2].
Face à de telles prédictions, l’équipe de chercheurs dirigée par le professeur Philip Demokritou, ont testé l’efficacité de la nanocellulose sur des rats. Ils les ont nourris durant plusieurs semaines avec de la crème épaisse. Tous les rongeurs ont mangé la même quantité, seul le premier groupe a reçu en plus dans ses repas quotidiens de la cellulose sous forme nanométrique.
Résultat : ces derniers ont absorbé 36 % de triglycérides en moins que ceux nourris exclusivement à la crème fraîche [3].
Cette expérience a permis de mettre en lumière l’intérêt de l’utilisation de la nanocellulose qui reste une forme encore mal connue. Même si tous les mécanismes qu’elle induit dans l’organisme ne sont pas encore élucidés, tout laisse à penser qu’elle arrive à enfermer les triglycérides ingérés en les empêchant d’être décomposés dans les acides gras.
Ainsi, le « gras » contenu dans les aliments n’arrive pas à passer la barrière intestinale. Le stockage est donc limité, ce qui permet naturellement d’éviter de grossir.
Un brûleur de graisses 10 000 fois plus petit
qu’un cheveu
Il est important de souligner que les chercheurs ont réussi à réduire l’absorption des graisses grâce à l’utilisation d’un actif à l’échelle nanométrique. Autrement dit, il n’est pas question d’une molécule fabriquée, mais bien d’un composé de fibres naturelles dérivées de plantes modifiées sans aucun produit chimique. La clé de cette étude repose donc surtout sur la forme utilisée. Les experts supposent que la taille des fibrilles de cellulose change complètement la donne. Pour vous donner une idée, leur diamètre est 10 000 fois plus petit que celui d’un cheveu.
Sans rentrer dans des détails trop complexes, la cellulose est un glucide constitué de chaînes linéaires de molécules de D-glucose. Si elle se trouve dans la paroi des cellules végétales, elle est actuellement utilisée dans le papier ou les vêtements en coton. Sa forme nanométrique, la nanocellulose, existe sous trois formes [4] :
- La nanocellulose cristalline.
- Les nanofibres de celluloses obtenues par traitement mécanique.
- La nanocellulose bactérienne, synthétisée par des bactéries.
Actuellement, la nanocellulose dérivée de sources naturelles est rajoutée dans certains emballages pour étendre la date limite de consommation, dans le produit lui-même pour stabiliser les émulsions ou encore comme source de fibres.
Quels sont les risques pour votre santé ?
Biodégradable, la nanocellulose semble sans danger pour l’environnement. Cependant, des études récentes ont souligné une toxicité non nulle des nanofibres de cellulose.
Selon l’étude de Harper datant de 2016 sa dangerosité reste cependant très limitée. D’après ses recherches élaborées sur des embryons de poisson-zèbres durant 5 jours, la toxicité et la mortalité était faible. Mais il souligne que d’autres investigations restent nécessaires [5].
De plus, le chef du centre d’oncologie de Singapour, M. Terence Tan, explique que plusieurs études ont démontré que l’absence de réserves lipidiques dans notre organisme a un effet préventif contre le cancer. Cela abaisserait le risque de contracter 13 pathologies cancéreuses courantes telles que les cancers du sein et colorectaux. Il explique alors qu’éviter le stockage des graisses constitue une excellente stratégie anti-cancer [6] .
La nanocellulose apparaît donc comme le traitement potentiel idéal pour lutter contre l’obésité et l’apparition d’autres maladies. Surtout sachant que sa production est peu coûteuse et peut être facilement mise en place.
À l’avenir, les scientifiques d’Harvard vont analyser le profil toxicologique de la nanocellulose pour examiner sa sécurité avec une consommation en grandes quantités. De nouveaux tests, toujours sur animaux, sont actuellement en cours.
Bien à vous,
Eric Müller
Oui intéressant mais pour moi, dans bien des cas, le problème est plutôt directement lié à la (sur)consommation de sucres qui en excès vont aller se stocker dans les tissus sous forme de graisses…donc effectivement l’absence de réserves lipidiques a un effet préventif contre les cancers car de ce fait les cellules cancéreuses n’auront plus leur carburant principal: le sucre (obtenu par la néoglucogénèse cad production du sucre par transformation de ces graisses)
Je me demande si cela est bien indiqué quand on a du SIBO.
C est un intéressant cependant ce qui me gène c’est que l on ne parle que des acides gras…or la lutte contre l obésité passe surtout par la reduction des hydrates de carbone et dans une moindre mesure les acides gras.
Test sur des animaux … la science n’aurait elle pas encore trouvée des autres solutions ?
tout cela est très intéressant mais comment se procurer de la nanocellulose et sous quelle forme?