Les emballages alimentaires, un scandale sanitaire sans fin

Les emballages alimentaires, un scandale sanitaire sans fin

Chère lectrice,
Cher lecteur,

Chaque année, près de cinq millions de tonnes d’emballages ménagers inondent les rayons de nos magasins1.

Au-delà de la pollution considérable qu’ils engendrent, ces emballages envahissent non seulement nos armoires et nos frigidaires, mais aussi notre organisme.

Les matières qui les composent migrent des aliments vers nos organes et posent un véritable problème de santé publique.

L’alerte est pourtant lancée depuis longtemps

En 2014, une étude du Food Packaging Forum (FPF)2 avait passé en revue les différents composés présents dans les emballages alimentaires.

175 composants chimiques avaient alors été clairement identifiés pour leurs effets cancérogènes, mutagènes ou sur le système reproductif ou endocrinien.

21 autres avaient été qualifiés de substances à très haut degré d’inquiétude.

De la même manière, déjà en 2011, l’Anses demandait une réduction des expositions de la population au bisphénol A3.

Cela avait finalement abouti en 2015 à son interdiction dans la composition des contenants alimentaires.

La problématique n’est donc pas nouvelle.

Cependant, sommes-nous plus à l’abri aujourd’hui ?

Malheureusement non…

Le plastique toujours omniprésent

Les emballages alimentaires à base de plastique sont les déchets les plus retrouvés au bord des plages et des rivières4.

A titre d’exemple, en une seule journée, près de 5 millions d’emballages alimentaires souples ont été collectés par des bénévoles de l’ONG Ocean Conservancy.

Il existe différents types de plastiques et certains sont plus dangereux que d’autres.

Le Dr Pierre Souvet, cardiologue et président de l’association Santé Environnement France, faisait le point dans La dépêche en 20195 :

« Il existe plusieurs familles de plastiques, répertoriées de 1 à 7. Les plus potentiellement toxiques sont le polyéthylène téréphtalate (PETE), le polychlorure de vinyle (PVC), le polypropylène (PP), le polystyrène (PS) et le polycarbonate (PC), qui correspondent respectivement aux numéros 1, 3, 5, 6 et 7. »

« Les plastiques les plus toxiques sont ceux que l’on retrouve dans les produits alimentaires. »

Jetez donc un œil sous vos bouteilles d’eau par exemple.

Vous y verrez la plupart du temps un numéro et il correspond au type de plastique utilisé ; le PET (ou PETE) est le plus courant.

Au bout d’un certain temps, ce plastique peut générer de l’antimoine, un métal potentiellement cancérigène, cousin de l’arsenic, qui va se diffuser dans l’eau.

De manière générale, la chaleur va favoriser le passage des composés toxiques du contenant à l’aliment.

Plus on garde un produit emballé longtemps, plus il est exposé à la chaleur et plus les risques sont importants.

D’autres matières plastiques sont encore plus sournoises car leurs particules se transmettent aux aliments même à froid.

C’est le cas du polypropylène, que l’on trouve par exemple dans les accessoires de type tupperware.

Pour en revenir au bisphénol A, s’il a disparu, il faut savoir que les bisphénols F et S qui l’ont remplacé ne valent pas beaucoup mieux…

Depuis 2015, plusieurs études ont montré qu’ils étaient également des perturbateurs endocriniens et avaient notamment un impact négatif sur le système reproducteur6 7.

Nous avons donc remplacé la peste par le choléra…

Emballages en aluminium : la porte ouverte à Alzheimer

Mais il n’y a pas que le plastique.

Notre exposition à l’aluminium est quotidienne.

Que ce soit via l’alimentation, les emballages, les ustensiles de cuisine, les médicaments ou les vaccins, nous sommes tous soumis à des taux d’exposition importants.

Christopher Exley, professeur de biochimie à l’université de Keele, en Grande Bretagne, étudie les effets de l’aluminium sur la santé depuis 40 ans.

Ses conclusions sont très inquiétantes.

Selon lui, l’aluminium pourrait avoir un lien avec la survenue de nombreuses maladies :

  • les maladies neurologiques (Alzheimer, Parkinson) ou du neuro développement (troubles autistique, de l’attention ou hyperactivité) ;
  • les cancers (notamment du sein) ;
  • les maladies digestives (Crohn) ;
  • l’encéphalomyélite myalgique ou syndrome de fatigue chronique (myofasciite à macrophages).

« Sans aluminium, il n’y aurait pas d’Alzheimer ! »

C’est ce que suggère même le Pr Exley dans son ouvrage : Imagine you are an aluminum atom8, ainsi que dans bon nombre de ses publications scientifiques9.

Le problème avec les emballages alimentaires constitués d’aluminium (feuilles d’aluminium ou barquettes en aluminium) est que des particules peuvent se retrouver dans les aliments, là aussi en cas d’exposition à la chaleur (chauffage au four par exemple) ou de pH acide (aliment cuit en papillote avec du citron par exemple).

Cette ingestion d’aluminium s’ajoute à toutes les expositions invisibles qui nous contaminent plus que de raison.

Et le carton alors ?

Eh bien, je suis au regret de vous annoncer que ce n’est pas génial non plus…

Le conditionnement des aliments « prêts à emporter », tout comme la vaisselle jetable, contient des substances chimiques, les polyfluoroalkylées ou PFAS, aux effets néfastes sur la santé.

L’Anses (Agence de sécurité sanitaire de l’alimentation) a lancé une alerte en mai 2017 au sujet des emballages alimentaires en papier et en carton10.

Ceux-ci contiennent des huiles minérales, provenant notamment des encres et adhésifs des emballages, qui peuvent, là encore, migrer dans les aliments.

Le risque de contamination est encore plus élevé avec le papier et le carton recyclés !

En effet, pour leur recyclage, les emballages usagés sont mélangés à de l’eau afin de reconstituer de la pâte à papier.

Les encres et adhésifs se retrouvent alors mélangés à la pâte et entrent ainsi directement dans la composition du carton.

Ces substances ont un impact sur le taux de cholestérol, sur la fertilité, le développement du fœtus et sont associées à des risques de cancers et d’obésité.

Elles sont également suspectées d’interférer avec le système endocrinien (thyroïde) et immunitaire, ce qui induirait une diminution de la réponse du système immunitaire.

Bref, une véritable catastrophe.

Les concentrations les plus élevées ont été retrouvées dans les produits en fibre moulée (par exemple des bols, des assiettes et des boîtes alimentaires) estampillés “produits jetables”, “biodégradables” ou “compostables”.

Comment limiter les risques ?

1. Privilégiez au maximum les aliments en vrac, en apportant vos propres contenants en verre ou en tissu.

2. Conservez au frais les produits emballés dans du plastique et consommez-les rapidement après achat pour limiter le temps de contact de l’aliment avec le plastique.

3. Encore mieux : transférez les aliments sous plastique et ainsi que l’eau en bouteille dans des récipients en verre, une fois vos courses faites.

4. Ne réchauffez pas les aliments au micro-ondes dans des contenants en plastique et tâchez de ne pas boire de boissons chaudes dans des gobelets en plastique ou en carton.

5. Limitez fortement la consommation de produits industriels préparés et cuisinez maison.

Des chercheurs américains nous donnent tout de même une note d’espoir : ils ont démontré qu’en arrêtant de manger des aliments en conserve ou dans des emballages plastiques, le taux d’intoxication peut chuter de 75 % en une semaine11.

Vous savez à présent ce qui vous reste à faire !

Faites-vous attention aux emballages ?

Avez-vous opté pour vos propres contenants concernant l’alimentation ? Donnez-moi vos recommandations en commentaires de ce message.

Naturellement vôtre.

Stéphane Morales pour Eric Müller

Sources:

[1] https://www.cniid.org/Reduire-les-dechets-d-emballages-pourquoi-et,321
[2] https://www.foodpackagingforum.org/events/2014-workshop
[3] https://www.anses.fr/fr/content/bisph%C3%A9nol
[4]https://www.techniques-ingenieur.fr/actualite/articles/les-emballages-alimentaires-dechets-les-plus-retrouves-sur-les-plages-83761/
[5] https://www.ladepeche.fr/2019/07/30/quels-sont-les-plastiques-potentiellement-dangereux-pour-la-sante,8338052.php
[6] Eladak S, et al. A new chapter in the bisphenol A story: bisphenol S and bisphenol F are not safe alternatives to this compound. Fertil Steril. 2015
[7] Ullah A, et al. Bisphenol A and its analogs bisphenol B, bisphenol F, and bisphenol S: Comparative in vitro and in vivo studies on the sperms and testicular tissues of rats. Chemosphere. 2018
[8] https://www.fnac.com/livre-numerique/a15085682/Christopher-Exley-PhD-FRSB-Imagine-You-Are-An-Aluminum-Atom
[9] Exley C, et al. Aluminium in human brain tissue from donors without neurodegenerative disease: A comparison with Alzheimer’s disease, multiple sclerosis and autism. Sci Rep. 2020
[10] https://www.anses.fr/fr/content/pfas-des-substances-chimiques-dans-le-collimateur
[11] Rudel RA, et al. Food packaging and bisphenol A and bis(2-ethyhexyl) phthalate exposure: findings from a dietary intervention. Environ Health Perspect. 2011

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J. Michel
4 mois il y a

Bonsoir.
Le vrac ? Pas évident.
La marchandise qui tombe et que l’on remet dans le distributeur;;;
Les distributeurs qui contiennent un autre aliment – peu, c’est vrai, mais quand même ???
Cherchez l’erreur, surtout quand vous le signalez et qu’on vous répond :

  • je vais dire qu personnel qu’il faut nettoyer les distributeurs.
  • Moi : « AHHHH BON? CELA NE SE FAIT PAS D’HABITUDE ? BONJOUR MES INTOLERANCES ET ALLERGIES…..

De toute façon la marchandise était déjà embalée avant d’être en vrac.
En plus peut-on me dire si les mains de ces personnes ont été lavées? J’EN DOUTE, J’AI VU
Bon appétit et courage nous y arriverons,

Etienne G.
4 mois il y a

salut,

je me suis constitué une belle collection de contenants en verre (avec leur couvercle) de toutes tailles, du pâté de 65g en passant par les sauces salsa tex-mex denviron 300g, la confiture de 370g, les compotes de 600 à 720g...jusquau très gros pot à cornichons aigres-doux d1kg5.
Une fois vides, je les ébouillante pour pouvoir décoller les étiquettes et bien les nettoyer.
Du coup, en rentrant des missions courses, le riz, les mueslis,certaines pâtes, la farine, pois cassés, lentilles...passent tous du plastic au verre !
Recyclez, c
est gratuit et le verre,, en plus d`être sein, est aussi visuellement bien plus sexy sur vos rayonnages !
Du coup mes restes alimentaires direction frigidaire passent aussi…au verre !😉

Ma motivation: un lymphome plasmoblastic diagnostiqué en 2010 contre lequel je me suis sérieusement battu et pour lequel je suis toujours en rémission. Quand on retrouve la santé après une telle épreuve, on la chérit !

Portez-vous bien.🙌

danielle b.
4 mois il y a

Personnellement, je conserve l’épicerie sèche (pâtes, lentilles, sel, farine, sucre…) dans des bocaux en verre. Lorsque j’ai des restes d’un repas, je les gardent au réfrigérateur dans une assiette que je recouvre d’un bol, d’un saladier ou d’une autre assiette en verre ou en céramique. Donc plus de film plastique ou alu

FRAPART G.
4 mois il y a

Presque impossible de revenir dans les années 1950/60 et s’approvisionner avec ses propres récipients au rayon vrac coûte plus cher et complique la vie des clients comme celle des épiciers.
on est allé trop loin et pas réagi quand il était encore temps. Cependant adoptons les mesures prises maintenant pour limiter les dégâts ! Bon courage…

Nathalie P
4 mois il y a

Bonjour, article très intéressant. Merci beaucoup

Encarna
4 mois il y a

Merci de votre information. Je n’aime pas le plastique mais je ne pensais pas qu’il était tellement nuisible. Le plastique « dur » (pour les gobelets des enfants par exemple) est-il aussi nuisible?