A l’origine de ce concept, un naturopathe
L’idée d’un régime alimentaire adapté au groupe sanguin repose sur la théorie du naturopathe américain Peter J. d’Adamo, dont le best seller « 4 groupes sanguins, 4 régimes » a fait des émules dans le monde entier.
Reprenant les travaux de son père, pionnier en matière de recherche sur l’influence des groupes sanguins sur l’état de santé, Peter J. d’Adamo est finalement devenu LA référence sur ce sujet.
Sa théorie repose avant tout sur le fait de prévenir et guérir les maladies grâce à un changement d’alimentation.
En me penchant sur ses travaux, j’y ai retrouvé l’un des fondements de la naturopathie, à savoir la prise en compte du terrain pour retrouver la santé.
Ce régime alimentaire se base ni plus ni moins sur ce principe fondamental, le terrain étant vu ici à travers le prisme du groupe sanguin.
Ainsi, en fonction de votre groupe sanguin, certains aliments vous seraient plus ou moins favorables.
Son cheval de bataille : les lectines
Selon d’Adamo, des glycoprotéines présentes dans les aliments, appelées également lectines, peuvent causer d’importants dommages à notre corps si elles sont mal digérées.
Plus précisément, chaque groupe sanguin va interagir de manière différente avec elles, soit en les neutralisant, soit en augmentant les dégâts.
Pour mieux comprendre voici une comparaison qui devrait vous parler :
Comme vous le savez, on ne peut pas transfuser du sang de n’importe quel groupe à quelqu’un qui en a besoin.
Si une personne de groupe A ne tolère pas qu’on lui transfuse du sang de groupe B, c’est parce que son système immunitaire va s’attaquer aux globules rouges arborant l’antigène B.
Les deux sangs mélangés vont alors coaguler et former de dangereux caillots dans les vaisseaux.
De la même manière, les lectines alimentaires peuvent se révéler incompatibles avec notre groupe sanguin.
Celles-ci fonctionnent un peu comme de la colle à la surface des tissus organiques, leur permettant de mieux “capter” des molécules ou de s’accrocher tout simplement.
Ainsi, les cellules des voies biliaires de notre foie ont des lectines à leur surface pour mieux attraper les bactéries et les parasites afin de les éliminer.
Autre exemple, les bactéries possèdent également des lectines sur leurs surfaces pour les aider à se fixer aux muqueuses du corps.
Parfois, les lectines des virus ou des bactéries peuvent être particulièrement adaptées à un groupe sanguin, ce qui leur permet de nous infecter plus facilement.
Selon d’Adamo, lorsque nous mangeons un aliment contenant des lectines incompatibles avec notre groupe sanguin, ces dernières ont tendance à se fixer sur les organes et à interagir avec eux de façon néfaste.
Cette agglutination de lectines peut, par exemple, provoquer le syndrome du côlon irritable ou encore une cirrhose.
Les lectines peuvent aussi agir comme de fausses hormones et transmettre des informations erronées à notre organisme.
Pour résumer, elles se comportent un peu comme des déchets toxiques qui encrassent l’organisme.
On peut alors parler de pathologies d’encrassage, liées à une alimentation non compatible avec le terrain sanguin de l’individu.
Peter J. d’Adamo insiste sur certains signes qui pourraient être révélateurs d’un problème lié aux lectines alimentaires.
Il s’agit :
- des ballonnements et flatulences après les repas ;
- des selles régulièrement perturbées ;
- des articulations et muscles endoloris ;
- des fluctuations hormonales ;
- des éruptions cutanées ;
- de la fatigue constante.
A quelle époque appartenez-vous ?
Après avoir effectué de nombreuses recherches sur l’évolution des groupes sanguins, Peter J. d’Adamo en a tiré les conclusions suivantes :
En des temps primitifs, l’humanité appartenait au groupe sanguin O.
Les chasseurs-cueilleurs se nourrissaient de produits carnés, de fruits et de baies.
Ils avaient une capacité naturelle à digérer les protéines animales mais n’avaient pas les enzymes nécessaires à la digestion des céréales et des produits laitiers.
Le groupe sanguin A serait apparu entre 40’000 et 15’000 ans avant Jésus-Christ et correspondrait à l’émergence de l’agriculture ; l’Homme s’étant alors forgé une capacité accrue à digérer les céréales.
Le groupe sanguin B serait né quelques milliers d’années plus tard (entre 15’000 et 10’000 ans avant J.C.) au sein des peuples vivants sur les hauts plateaux de l’Himalaya et dans les steppes eurasiennes.
C’est l’époque de la domestication du bétail et la consommation de lait et de produits laitiers faisait alors pleinement partie des habitudes alimentaires.
Enfin, le groupe AB est le plus récent (vers l’an 900 avant Jésus-Christ).
C’est le groupe sanguin « moderne » qui a hérité à la fois des caractéristiques du groupe A et de celles du groupe B.
Fort de ces informations, d’Adamo estime que notre régime alimentaire doit être adapté à celui de nos lointains ancêtres dont nous avons hérité des capacités digestives.
En pratique
Pour rester en forme, voici de façon simplifiée ce que vous devez privilégier ou bannir de votre assiette en fonction de votre groupe sanguin.
Groupe sanguin O : vive les protéines !
Selon le régime basé sur les groupes sanguins, les personnes de groupe sanguin O ont tout intérêt à faire des protéines animales la base de leur alimentation, tout en ayant une activité physique importante.
Les fruits, les légumes et les oléagineux (noix, amandes, noisettes, etc.) peuvent être consommés, mais en petite quantité.
Attention cependant aux pois et légumes secs, comme les petits pois, les graines de tamarin, les haricots blancs et rouges, les lentilles, etc.
Si l’on se réfère à l’ouvrage de référence de Peter J. d’Adamo1, certains légumes comme l’aubergine, les choux, le maïs, les olives noires ou encore les pommes de terre sont à éviter.
Côté fruits, ce sont les bananes plantain, les clémentines, les fraises, le melon, les mûres, la noix de coco et les oranges dont il faudra vous détourner.
A éviter absolument pour le groupe sanguin O : les céréales et les produits laitiers.
Groupe sanguin A : le groupe des végans
Le groupe sanguin A supporte mal une alimentation hyperprotéinée, riche en viande et en laitages, ce qui augmente le risque d’une hypersécrétion de mucosités dans les sinus et les voies respiratoires.
Les sucres blancs raffinés lui sont également néfastes.
Le groupe A doit donc consommer des aliments aussi proches que possible de la nature : essentiellement des fruits, des légumes et des céréales complètes ou semi-complètes (sauf le blé pour les personnes du groupe A qui souffrent d’asthme ou d’infection ORL à répétition).
Les viandes blanches et le poisson peuvent être consommés avec modération.
En revanche, la viande rouge ainsi que toutes les charcuteries sont fortement déconseillées, de même que les laitages.
Groupe sanguin B : le groupe free style
C’est le groupe des chanceux !
Le régime alimentaire idéal de ce groupe inclut un grand éventail d’aliments.
Il englobe le meilleur du règne animal O et du règne végétal A.
Les produits laitiers, la plupart des fruits, des légumes et presque toutes les viandes sont bien tolérés.
Des interdits ? La volaille et la plupart des céréales.
Pour ces dernières vous avez tout de même le droit à l’épeautre, à l’avoine, au millet et au riz sous toutes ses formes.
Groupe sanguin AB : le plus complexe
Selon d’Adamo, le groupe AB semble être le seul à supporter les produits à base de blé.
Les produits laitiers ne semblent pas non plus poser de problème.
Mais comme ce groupe sanguin est un savant mélange des groupes A et B il faut réussir à identifier ce qu’ils ont en commun tant dans les aliments favorables que dans les aliments à proscrire.
Globalement, le groupe AB doit donc se concentrer sur les légumes, les poissons gras et la dinde.
La plupart des fruits et légumes sont également bien tolérés.
Si vous appartenez à ce groupe, vous devrez éviter la viande rouge, les excès de caféine et d’alcool.
Une orientation, pas un mode de vie !
Peu d’études scientifiques viennent valider les bienfaits d’un régime particulier associé à un groupe sanguin.
Les seules études que j’ai pu trouver font mention de quelques bénéfices, tels qu’une perte de poids, une diminution de la pression artérielle, du cholestérol et des triglycérides2 ou encore une protection contre les cancers gastriques et les ulcères3.
Étant donné son aspect restrictif, ce mode d’alimentation peut provoquer des carences à long terme s’il est appliqué de façon extrême.
L’idée n’est donc pas d’en faire un mode de vie mais plutôt d’en tenir compte pour rééquilibrer votre alimentation.
Avec un peu de chance, au bout de quelques semaines votre digestion se passera mieux et vous aurez peut-être plus d’énergie.
Je n’ai pas pu ici explorer en détail chaque régime mais si vous voulez avoir des informations plus précises sur les différents régimes adaptés à votre groupe sanguin, je vous recommande de lire les ouvrages de Peter J. d’Adamo et de consulter son site internet : https://www.dadamo.com/
Naturellement vôtre.
Stéphane Morales pour Eric Müller
Sources:
[1] 4 groupes sanguins, 4 régimes, Editions Michel Lafon (1999)
[2] Wang J, et al. ABO genotype, ‘blood-type’ diet and cardiometabolic risk factors. PLoS One. 2014.
[3] Nakao M, et al. ABO genotype and the risk of gastric cancer, atrophic gastritis, and Helicobacter pylori infection. Cancer Epidemiol Biomarkers Prev. 2011.
Je suis du groupe O mais je suis végétarien, pour ma santé et par conviction éthique…alors que vous recommandez que je mange la viande et m’abstiens du fromage des fraises, des mures et du melon que j’aime particulièrement,!
Poker
Très intéressant ! Je suis du groupe A. Il y a 4 ans, suite à des problèmes dont certains symptômes s’apparentaient à de l’apnée du sommeil, une ORL m’avait conseillé d’arrêter les laitages. J’ai arrêté et l’amélioration a été très nette.Mes remontées acides ont aussi diminué. L’explication est donc peut-être dans ce lien avec les groupes sanguins. Merci pour cet article
J’avais lu il y a longtemps l’article d’Adamo sur l’histoire des groupes sanguins (sur son site Internet). J’ai vérifié, c’est bien ce dont je me souvenais, le groupe sanguin AB est apparu vers l’an 900 APRES Jésus-Christ et non avant comme expliqué dans l’article.
D’autre part, cela fait des années que d’Adamo met l’accent sur son site sur les problèmes spécifiques des individus non secréteurs d’antigènes qui sont bien plus fragiles que les autres individus (et leur régime est spécifique à l’intérieur de chaque groupe sanguin) (voir « The secretor connection » sur le site en anglais).
Moralité : il faut lire le site en VO car les explications en français sont nettement insuffisantes. On trouve d’ailleurs une liste détaillée en anglais des aliments pour chaque groupe sanguin.
Personnellement, cela fait longtemps que je suis les conseils d’Adamo (je suis O+ secréteur) et je m’en félicite, cela me correspond bien. Je connais des personnes de groupe sanguin A dont les faiblesses correspondent également bien à ce que dit d’Adamo, ses remarques et conseils sont tout à fait pertinents. Je pense par exemple aux difficultés digestives des A avec la viande rouge et la charcuterie, alors qu’en tant que O secréteur je digère très bien la viande rouge. D’ailleurs la charcuterie fait beaucoup grossir les A, j’ai pu le vérifier.
Article interressant. Dommage que le site soit en anglais !
Très intéressant ce sujet !!!
Que faire si je suis du groupe 0 et que je suis végétarienne ?
D’Adamo distingue aussi 6 génotypes et les aliments qui leur sont adaptés mais je n’ai pas bien compris comment les identifier avec certitude (il a toutefois écrit un livre sur ce sujet que je n’ai pas lu).
J’avais lu il y a longtemps l’article d’Adamo sur l’histoire des groupes sanguins :
https://dadamo.com/txt/index.pl?1010
C’est bien ce dont je me souvenais, le groupe sanguin AB est apparu vers l’an 900 APRES Jésus-Christ et non avant comme expliqué dans l’article.
D’autre part, cela fait des années que d’Adamo met l’accent sur son site sur les problèmes spécifiques des individus non secréteurs d’antigènes qui sont bien plus fragiles que les autres individus (et leur régime est spécifique à l’intérieur de chaque groupe sanguin) (voir « The secretor connection » sur le site en anglais).
Moralité : il faut lire le site en VO car les explications en français sont nettement insuffisantes. On trouve d’ailleurs une liste détaillée en anglais des aliments pour chaque groupe sanguin.
Personnellement, cela fait longtemps que je suis les conseils d’Adamo (je suis O+ secréteur) et je m’en félicite, cela me correspond bien. Je connais des personnes de groupe sanguin A dont les faiblesses correspondent également bien à ce que dit d’Adamo, ses remarques et conseils sont tout à fait pertinents. Je pense par exemple aux difficultés digestives des A avec la viande rouge et la charcuterie, alors qu’en tant que O secréteur je digère très bien la viande rouge. D’ailleurs la charcuterie fait beaucoup grossir les A, j’ai pu le vérifier.