Vous en consommez tous les jours. Le matin au petit-déjeuner, dans votre café, comme dessert à midi ou encore le soir avec du pain frais. Parfois même sans vous en rendre compte. Il est dissimulé, sert de base ou encore a été ajouté sous forme de poudre.
Omniprésent dans notre alimentation moderne, il favorise pourtant de nombreux troubles. 50 % des Français souffrent de problèmes de digestion à cause de lui. Cet ingrédient, encensé dans les années 90, c’est le lait de vache.
En 1954, il était d’ailleurs indispensable. Il fallait en boire pour « être fort, studieux et vigoureux ». La vérité est que notre organisme à l’âge adulte n’est plus capable de le digérer intégralement.
Allergies, intolérance, maux de ventre, ballonnements, diabète de type 1, cholestérol… la liste de son impact est longue ! Et ce ne sont pas les études qui manquent pour démontrer ses effets nocifs sur notre santé [1].
Alors pourquoi le lait de vache est-il encore autant déployé dans notre alimentation ?
En réalité, ce n’est pas l’ingrédient lui-même qui est problématique, mais son industrialisation et sa surconsommation.
Les produits laitiers sont-ils nos ennemis pour la vie ?
Nous avons tous en tête le slogan « Les produits laitiers sont nos amis pour la vie. » Derrière cette campagne se cache surtout un coup marketing de génie. Car en 1980, ce discours n’était ni porté par la sphère médicale, ni par le ministère de la santé publique. Toute la communication a été financée par la filière laitière…[2] Autrement dit, il s’agissait ni plus ni moins d’un placement de produits.
Le succès de la campagne est à la hauteur de l’impact sur notre santé. Car non, les produits laitiers ne sont pas indispensables pour tous et pour tous les moments de la vie !
À l’âge adulte, il est complètement naturel de mal digérer le lait, ou plutôt son sucre, le lactose [3]. Pour être absorbé, ce glucide doit être coupé par une enzyme, la lactase. Or, si elle a son taux maximal chez le nouveau-né, elle diminue drastiquement après le sevrage. Chez la majorité des adultes, elle atteint en moyenne entre 5 à 10 % de sa valeur initiale.
Ce déclin programmé se nomme « l’hypolactasie primaire ». Il ne s’agit en rien d’une maladie. Mais bien d’un processus naturel.
Deux tiers de la population mondiale sont concernés par cette déficience en lactase.
Lorsque le lactose arrive intact dans le gros intestin, les entérobactéries (bactéries coliques), se décomposent en acides et en gaz. Ce qui peut provoquer maux de ventre, ballonnements et diarrhées.
Chez certains, le lactose provoque une réelle intolérance. En France, environ 20 % des Français sont touchés. Et seuls 12 grammes de lactose (1/4 de lait) suffisent à provoquer des douleurs digestives.
Le lait, le meilleur ami du diabète de type 1
Une grande étude randomisée de 2002 a mis en lumière que chez les sujets à risques, l’ingestion de protéines de lait de vache favorise le diabète de type 1.
Beaucoup de scientifiques expliquent que le problème vient de la pasteurisation qui détruit les enzymes, diminue la teneur en vitamines (C, B12, B6) et tue les bonnes bactéries. Elle favoriserait aussi les éléments pathogènes associés aux allergies, à la carie dentaire, aux coliques chez les nourrissons, à l’ostéoporose, à l’arthrite, aux maladies cardiaques et au cancer [4].
71 études épidémiologiques ont été menées sur la population par 7 chercheurs, ainsi que des essais sur les animaux, et des expériences de laboratoire in vitro en biochimie et en pharmacologie. Leurs résultats publiés dans le journal Nutrition & diabètes concluent que la bêta caséine A1 dans le lait de vache est le premier déclencheur du diabète de type 1.
En revanche, pour le diabète de type 2, les données scientifiques disponibles convergent pour conclure que la consommation modérée de produits laitiers est associée à sa probable réduction [5].
Le lait de vache n’est pas votre seule source de calcium

Le lait de vache est souvent encensé pour être une excellente source de calcium. Certes, il en contient des doses intéressantes, mais il n’est pas la source la plus riche. Pour vous faire une idée, je vous ai fait un schéma comparatif :
Notez que si vous mangez régulièrement des légumes, des fruits secs et agrémentez vos plats de plantes aromatiques et d’épices (thym, menthe, basilic, cannelle) vous aurez votre portion de calcium quotidien sans problème. Et cela, sans consommer de produits laitiers.
Néanmoins, nous avons tellement l’habitude de les inclure à notre alimentation, que je comprends que ça semble difficile de les éviter.
Mon conseil est de limiter leur consommation. Pas plus de deux produits laitiers par jour (ce qui en soit est déjà beaucoup). De préférence variez les aliments : un peu de fromage lors d’un repas et un yaourt nature sans sucre ajouté le suivant. Misez sur les aliments faibles en lactose (fromage blanc, yaourt nature, comté, camembert).
De plus, faites attention aux produits industriels. Je pense notamment aux pâtes feuilletées ou sablées toutes prêtes, aux sauces ou encore à certains gâteaux. Ils contiennent pour la plupart des substances laitières.
Bien à vous,
Eric Müller
Sources:
[1] Les produits laitiers, « nos amis pour la vie » ?, rachel Mulot, Sciences et avenir
[2] La saga publicitaire des produits laitiers
[3] Docteur Nicolas Mathieu, gastro-entérologue au laboratoire d’exploration digestive du CHU de Grenoble
[4] PreventDisease.com ingredient in cow’s milk primary causal trigger of type I diabetes
[5] Lait, mensonges et propagande, Thierry Souccar, Thierry Souccar éditions, 2008.
Crédits : © Tatjana Baibakova – Shutterstock.com
Bonjour, j’ai lu votre article concernant le lait de vache et la digestion, moi je bois que du lait vegetal bio, avec pain bio, margarine tartine bio, avec confiture bio peu sucré le matin, et je mange bio le midi et le soir, et ma digestion est très lent, alors pourquoi?
Bonjour, je suis intolérante au lactose et en fait, je crois que le yoghourt, fromage blanc et tout fromage pas très mâturé sont plein de lactose. Plutôt choisir lés fromages vieillis!!!!
e