Cet été ne passez pas à côté du plaisir de la cueillette

Cet été ne passez pas à côté du plaisir de la cueillette

Chaque été, je pratique une activité qui me remplit de joie : la cueillette des plantes et des fruits sauvages.

Joindre l’utile à l’agréable

Les vacances sont idéales pour se reconnecter pleinement avec la nature.

Que vous soyez plutôt montagne, mer, ou campagne, se promener dans la nature est une bénédiction pour la santé.

De nombreuses études le prouvent1 :

C’est un fait, passer du temps en plein air dans un environnement naturel permet de se relaxer, de mieux dormir, et d’améliorer l’humeur.

On fait le plein de vitamine D, on respire les essences qui émanent des arbres, on admire la beauté des paysages, on se sent libre !

En réalité, la nature a un pouvoir extraordinaire : elle nettoie notre esprit de toutes les pensées négatives qui peuvent nous hanter au quotidien.

Elle nous procure, sans que nous nous en rendions compte, un soin qui stimule nos fonctions cognitives et notre créativité2.

Ce grand nettoyage mental, nous l’avons tous ressenti après une longue promenade en forêt ou au bord de l’océan.

La générosité de la nature est sans limite.

Elle est source d’émerveillements, de découvertes, de joies.

Alors, faites appel à tous vos sens lorsque vous vous baladez.

Vous apercevrez sur votre chemin quelques baies aux jolies couleurs, vous sentirez l’odeur enivrante des plantes qui vous entourent, et vous serez surpris de tomber sur des trésors remplis de saveurs étonnantes.

Avec un peu d’expérience, vous pourrez ajouter au plaisir de la marche, le bonheur de la cueillette.

Si vous commencez, vous ne pourrez plus vous en passer, croyez-moi !

La cueillette sauvage ne s’improvise pas

En fonction de votre lieu de vacances, vous dénicherez des trésors bien différents.

La pratique de la cueillette a ceci de particulier qu’elle stimule la curiosité.

Depuis que j’ai débuté, j’ai considérablement étoffé mes connaissances et je ne peux plus m’empêcher d’examiner toute nouvelle plante, baie, racine ou fruit que je découvre.

Cependant, il s’agit d’être prudent.

Une intoxication plus ou moins grave peut vite arriver.

La règle est de ne jamais manger quelque chose qu’on ne connaît pas.

Pour éviter tout risque, il existe de nombreuses applications pour smartphone qui permettent de savoir si vos découvertes sont toxiques ou non.

Je vous recommande ce site très complet qui répertorie toutes les applis disponibles : https://cueilleurs-sauvages.ch/blog/applications-mobile/

En dépit de l’aspect pratique de ces outils, la prudence dicte de ne jamais consommer quoique ce soit qui vous laisse un doute.

La cueillette en montagne

La montagne est une manne incroyable en matière de plantes comestibles que vous pourrez récolter tout l’été au gré de vos escapades.

En voici quelques-unes que j’apprécie tout particulièrement :

  • Le rumex alpin (Rumex alpinus) ou rhubarbe des moines

Le rumex que l’on appelle aussi rhubarbe des moines ou oseille des Alpes est une plante vivace, à tiges rougeâtres et aux feuilles larges, qui peut atteindre un mètre.

Ce sont ces dernières qui se révèlent comestibles et que l’on peut cuisiner salées ou sucrées.

Autrefois en Suisse, les vachers élaboraient avec les feuilles de rumex une sorte de choucroute.

En effet, comme pour le chou, les feuilles de rumex peuvent être lacto-fermentées avant d’être consommées.

Les pétioles (petites “tiges” qui relient les feuilles à la tige principale de la plante) se cuisinent également et ont un goût proche de celui de la rhubarbe, bien que moins acides ; elles sont fameuses en compote ou en tarte.

Enfin, les feuilles contiennent beaucoup de vitamines et de sels minéraux. Elles ont également des propriétés antidiarrhéiques du fait de leurs tanins.

  • La berce (Heracleum sphondylium)

Cette plante peut atteindre 1,50 m de hauteur.

On la trouve surtout dans les sols légèrement humides et riches.

On la reconnaît à ses grandes ombelles de 15 à 40 rayons qui peuvent facilement atteindre 20 cm de diamètre.

Les petites fleurs qui ornent la berce sont blanches et ont une odeur assez désagréable.

La tige est hérissée de poils blancs et raides ce qui la distingue des plantes toxiques de la famille des apiacées qui, elles, n’ont pas de poils.

Les jeunes feuilles, la tige et les boutons floraux de berce sont excellents et ont la particularité d’avoir un léger goût d’agrumes (surtout la tige).

Vous pouvez les consommer aussi bien cuits que crus en salade.

Quant à la racine, légèrement piquante, elle pourrait se comparer au ginseng pour ses propriétés tonifiantes.

La berce possède des nutriments très intéressants pour la santé comme le calcium, le magnésium et la vitamine C.

Une précaution à prendre néanmoins : le suc de la plante est photosensibilisant et peut donc provoquer des allergies ressemblant à des brûlures lorsqu’il entre en contact avec la peau, exposée au soleil.

  • La myrtille (Vaccinium myrtillus)

La myrtille sauvage se plaît sur les terrains acides et humides, en moyenne montagne.

L’arbrisseau qui porte les baies mesure 20 à 60 cm de haut, avec des feuilles ovales et légèrement dentelées.

Ses fleurs forment des petits grelots blancs aux reflets roses ou verts.

Ses baies savoureuses sont d’un bleu profond et sont plus petites que celles des myrtilles de culture.

La myrtille se consomme telle quelle ou en jus.

Ses bienfaits sur la santé sont reconnus depuis longtemps ; elle contient beaucoup d’antioxydants, présente une action diurétique et les pigments qui lui donnent sa belle couleur bleue (anthocyanes) ont des effets bénéfiques sur la vision3.

La cueillette en forêt et en campagne

  • Les baies de sureau noir (Sambucus nigra)

L’été est la saison propice à la cueillette des baies de sureau dont vous pourrez faire de délicieuses tartes ou confitures.

Le sureau noir est un arbuste atteignant 3 à 5 mètres de hauteur.

Ses fruits (comestibles) penchent vers le bas contrairement aux fruits du sureau hièble (toxiques) qui se présentent vers le haut.

   

Baies de sureau noir                                     Baies de sureau hièble

Ils se présentent sous forme de grappes de petites baies noires à chaire molle, mesurant entre 5 et 10 mm.

Ils doivent impérativement être cuits et ne jamais être mangés crus, au risque de provoquer des vomissements.

Comme toutes les baies, le sureau est particulièrement riche en antioxydants.

  • Les fruits du micocoulier (Celtis australis)

Le micocoulier est un arbre typique des paysages méditerranéens qui peut atteindre les 30 mètres de haut.

Son tronc a une écorce lisse, grise, qui se fissure avec l’âge.

Ses fruits (drupes de 10 à 12 mm de diamètre), que l’on appelle micocoules, sont comestibles.

De couleur jaune ou bordeaux, ils sont riches en acides gras de qualité et ont un goût de pomme caramélisée.

Ils se récoltent en fin d’été lorsqu’ils sont bien mûrs, presque noirs.

Vous pouvez alors les consommer directement ou les mixer, puis les passer dans une étamine pour n’en récupérer que la pulpe à mélanger avec une compote ou une purée d’amandes.

Un délice !

  • La mauve des bois (Malva sylvestris)

Dans la mauve, tout est comestible !

Ses fleurs, ses feuilles, et même ses petits fruits en forme de fromages (les fromageons).

Les fleurs (2 à 3 cm de diamètre) possèdent 5 pétales, sont roses à pourpres, en forme de cœur, avec 3 nervures plus foncées.

Les feuilles de mauve restent tendres durant toute la vie de la plante.

Elles se consomment crues ou cuites tout comme les fleurs.

La mauve est riche en mucilages, ce qui lui confère le pouvoir d’adoucir les gorges irritées, de soulager les intestins fragiles et de favoriser le transit.

Vous trouverez facilement de la mauve dans les zones claires comme les bords de chemin, les lisières de forêts, les prairies et les pâturages.

La cueillette en bord de mer

  • Criste marine (Cristhmum maritimum)

Cette plante typique du littoral, qui pousse entre les rochers, a de nombreuses vertus : diurétique, vermifuge, tonique, revitalisante…

Elle est riche en vitamine C, en iode, en minéraux et en essence aromatique (on en tire d’ailleurs une huile essentielle).

On peut manger ses feuilles fraîches au goût iodé et rafraîchissant avec des notes de citron ou de céleri ou les faire macérer dans un vinaigre de cidre pendant 15 jours.

Attention cependant, la cueillette de la criste est réglementée : limitez-vous à une petite poignée.

  • Cakilier maritime (Cakile maritima)

Aussi appelée roquette de mer, cette plante de la famille des choux (Brassicacées) porte de petites fleurs odorantes, blanches, rosées ou lila.

Elle a la faculté de pousser dans le sable ou au milieu des galets.

Ses feuilles charnues ont une saveur piquante, légèrement amère, qui n’est pas sans rappeler le wasabi.

On peut également cueillir une petite poignée de fleurs pour les déguster fraîches dans une salade.

Pensez également à l’infusion de cakilier (40 g de feuilles fraîches pour 1 litre d’eau) avant le repas pour faciliter la digestion.

  • Betterave maritime (Beta vulgaris subsp. Maritima)

On la trouve partout sur les côtes bretonnes.

On l’appelle aussi bette maritime car ses feuilles ont un goût légèrement terreux de betterave.

D’ailleurs, la bette maritime est à l’origine de toutes nos betteraves potagères et fourragères.

On peut en déguster les feuilles charnues, luisantes et ondulées aussi bien crues, qu’en soupe ou sautées comme des épinards.

Il est préférable de les cueillir encore jeunes.

La betterave maritime est riche en vitamine A et C et en minéraux (potassium, magnésium, calcium, soufre, fer).

Avec ces quelques exemples, parmi mes préférés, vous avez de quoi agrémenter vos vacances de saveurs inattendues.

Ne prélevez que ce dont vous avez besoin et respectez la nature si généreuse envers nous.

Vous trouverez sur internet un tas d’informations complémentaires qui vous permettront de bien identifier ces trésors sauvages.

J’attends vos retours avec impatience !

Naturellement vôtre,

Stéphane Morales pour Eric Müller

 

 

 

 

 

 

 

Sources:

[1] Burns AC, et al. Time spent in outdoor light is associated with mood, sleep, and circadian rhythm-related outcomes: A cross-sectional and longitudinal study in over 400,000 UK Biobank participants. J Affect Disord. 2021.
[2] Bratman GN, et al. The impacts of nature experience on human cognitive function and mental health. Ann N Y Acad Sci. 2012.
[3] Miyake S, et al. Vision preservation during retinal inflammation by anthocyanin-rich bilberry extract: cellular and molecular mechanism. Lab Invest. 2012.

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