D’après une étude publiée en 2013, boire 1 à 3 verres de champagne par semaine peut protéger votre cerveau de la démence et prévenir les pertes de mémoire liées à l’âge [1].
Cette boisson festive aurait ainsi des effets bénéfiques sur votre système cérébral et préviendrait l’apparition de maladies neurodégénératives.
Mais attention à ne pas mal interpréter les données publiées à ce sujet. Mieux vaut être bien informé avant d’augmenter votre consommation au risque de développer d’autres problèmes de santé.
« Le champagne est une histoire de bon goût »
et de cerveau !
L’expérimentation de 2013 a été réalisée auprès de rongeurs durant six semaines. Et les résultats observés par les scientifiques furent inattendus : les rats ayant consommé du champagne quotidiennement ont présenté une activité cérébrale plus importante en comparaison avec ceux qui n’ont rien reçu.
Pour tester les capacités de leur cerveau et de leur mémoire, les rongeurs ont été placés dans un labyrinthe. Les rats qui n’ont pas reçu de champagne avaient un taux de réussite moyen de 50% alors que les autres rats atteignaient les 70%.
Pour aller plus loin dans leurs observations, les scientifiques ont émis l’hypothèse que le champagne tire ses bienfaits pour stimuler le cerveau à ses composés phénoliques. Ces derniers modulent les signaux dans l’hippocampe et le cortex qui contrôlent la mémoire et l’apprentissage. Pour simplifier : ils altèrent favorablement un certain nombre de protéines liées au stockage des souvenirs.
Ce qui est intéressant, c’est que les acides phénoliques touchent des protéines qui s’épuisent avec l’âge, rendant le stockage de la mémoire moins efficace. À terme, cette diminution conséquente peut favoriser l’apparition de démence. Mais si l’hypothèse des chercheurs s’avère juste, le champagne pourrait ralentir ce processus et donc limiter cette perdition.
Faut-il augmenter votre consommation ?
Malgré ces résultats encourageants, il convient de bien analyser ces données. Tout d’abord, les composés phénoliques sont bien connus des scientifiques. Ces actifs organiques, présents dans le vin et le champagne mais aussi d’autres aliments comme l’huile d’olive et le cacao, favoriseraient la santé cardiovasculaire [2].
Cependant, à la lecture de cette étude, ce serait tirer des conclusions hâtives que d’affirmer que le champagne peut prévenir d’Alzheimer !
En effet, il est très difficile de faire une analyse précise, à partir d’exercices de mémorisation, sur la prévention des maladies neurodégénératives. De plus, nous ne pouvons pas extrapoler ces résultats obtenus uniquement chez des rongeurs à l’humain.
Les chercheurs doivent donc non seulement renouveler l’expérience chez l’Homme, mais aussi faire une étude plus poussée sur une durée d’observation suffisamment conséquente.
+20% de risque de développer une démence
Alors que penser de cette étude ? Simplement qu’elle ouvre des pistes, mais ne peut constituer une preuve tangible de l’efficacité d’une consommation hebdomadaire de champagne. En d’autres termes, les résultats obtenus ne font qu’illustrer le potentiel des actifs de cette boisson alcoolisée, notamment des composés phénoliques.
N’oublions pas qu’une consommation excessive d’alcool peut engendrer des graves problèmes de santé. Et en tête des pathologies vous trouvez les maladies neurodégénératives, dont la maladie d’Alzheimer.
D’ailleurs, une étude publiée en 2018 dans le Lancet Public Health souligne l’impact considérable de l’alcool dans la dégénérescence du cerveau[3]. Elle a analysé les données de 57 000 personnes atteintes de démences précoces (avant 65 ans). Pour la moitié des cas constatés, une surconsommation d’alcool était impliquée.
Une autre étude réalisée auprès de 9 000 personnes âgées d’environ 50 ans confirme ces résultats [4]. Elle souligne que la consommation excessive d’alcool à long terme est associée à une augmentation du risque de démence. Les risques de démence augmentaient de 20% tous les 7 verres par semaine supplémentaires (soit 1 verre par jour) au-delà de la limite de 10 verres hebdomadaire. Ce risque peut être multiplié par 4 chez les plus gros buveurs.
Face à de telles données, il semble nécessaire de clarifier le réel impact du champagne sur notre cerveau. Et comme souvent, “c’est la dose qui fait le poison”.
Ce qui est certain, c’est qu’en attendant des preuves tangibles, vous pouvez toujours profiter d’un bon cru pour les grandes occasions. Car il n’est certainement pas question de vous priver définitivement de ce délicieux breuvage.
Bien à vous,
Eric Müller
P.S. : Je me permets de vous rappeler quand même que l’abus d’alcool est dangereux pour la santé. Il faut donc en consommer avec modération.
Cet article est courageux parce qu’on ne peut parler d’alcool qu’avec grande prudence, en prenant le risque d’être mal compris.C’est sans doute pour cela qu’il est un peu trop alarmiste.
Une jeune de ma famille,12 ans, atteinte de fièvre typhoïde, a été soignée et guérie avec du champagne: une cuillerée à café plusieurs fois chaque jour et chaque nuit .Elle ne pouvait rien manger ni boire .